Corpus des proverbes de l'article :

« La parole va, comme le lémurien, de branche en branche ».
Les jeux de l'oralité chez les Betsimisaraka de Madagascar.


par Eugène Mangalaza et Thierry Wendling
avec la collaboration technique de Grégoire Mayor
ethnographiques.org n°4 / novembre 2003



Pour citer cette annexe :
Eugène Mangalaza, Thierry Wendling. « La parole va, comme le lémurien, de branche en branche ». Les jeux de l'oralité chez les Betsimisaraka de Madagascar. ethnographiques.org [en ligne], Numéro 4 - novembre 2003. http://www.ethnographiques.org/IMG/html/AnManga03.html (page consultée le [date])




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(1) « Le parent qui ne reconnaît pas votre lien de parenté pourrait vous ligoter », « Havan-tsy hay, namaña manady ». (Littéralement : « parent dont on ignore l'identité, complice pour vous ligoter »).

(2) « Joie du pauvre : étaler la blancheur de ses dents au soleil », « Haravoañan' ny veta : nify atapy » (littéralement , « joie du pauvre : dents étalées au soleil »).

(3) « La visite est le sel des relations sociales », « Famanagiaña, siram-pihavanaña ».

(4) « Un grand-père ne peut pas gâter ses petits-enfants avec les sauterelles dont il ne dispose pas », « Valala tsy an-tañaña, tsy atolo-jafy ».

(5) « on veut bien chercher à allumer du feu pour brûler une terre mais si elle est dénudée elle ne peut jamais s'enflammer », « Te hañoro, te hañoro tavy, tanimena tsy mirehitry afo ».

(6) « Celui qui visite souvent est aimé de ses parents », « Izay mahavangivangy tian-havaña ».

(7) « La parole qui vous est donnée vous permet d'avoir la tête haute, une parole qui ne vous est pas donnée vous oblige à avoir le dos courbé », « Teny azo maha solanga, teny tsy azo maha jôko ».

(8) « Comme l'intelligence du papayer : les petits fanfaronnant au-dessus des grands », « Mañano fañahim-bapaza : ny madiniky ndreky miritiky ambonin'ny maventy ».

(9) « Comme un oiseau attrapé par une femme, mort par les noeuds », « Karaha vôrono azom-biavy, matim-pehifehy ».

(10) « C'est comme les seins d'une femme qu'on a enduits de miel : à ce qui est beau, on a encore ajouté ce qui est bon. », « Somondrara nisörañan'antely : ny tsara koa isöran-draha tsara ».

(11) « Comme les cuisses d'un vieux qui s'amenuisent sur place », « Karaha fen'antitry, miheñy am-panteraña ».

(12) « A la manière de l'escargot qui, tout à son désir de s'élever, ne fait que grimper sur une souche sans pouvoir aller plus haut », « Karaha anköra nandady fôtotro, tapi-dalañ-kaleha ».

(13) « La parole est comme une corde que l'on lance », « Tady atsipy ny teny ».

(14) « Vide, le bambou fait du bruit ; plein, il reste silencieux », « Valiha feno rano, tsy miköbaña ».

(15) « La bouche peut contenir mille choses mais pas deux », « Ny vava mety homby raha arivo fö tsy fanöko raha aroy ».

(16) « Parole de travers, parole de fou », « Koraña mitsapôkoñô, löha'alifaña ».

(17) « C'est un aparté, parole de sage », « Tsapôkon-koraña ambavan'ny manampañahy, tsary nitsapôko » (Littéralement, « l'aparté dans la bouche d'un sage n'est jamais parole de travers »).

(18) « Il ressemble à celui qui a les lèvres tordues et qui demande de tirer un bloc de pierre dans le mauvais sens», « Kara tari-baton'ilay vilam-bava, hafa ny alaihan'ny môlotro, hafa ny andihanan'ny tady ». (Littéralement, « à l'image d'une personne aux lèvres tordues appelée à diriger une équipe qui tire un bloc de rocher. La direction qu'indique ses lèvres n'est pas du tout celle où la corde doit être tendue »).

(19) « Celui qui fait la cuisine, goûte naturellement au plat », « Fomban'ampahandro, mañandran-drô ».

(20) « Rien n'est plus étroit qu'un pagne, mais après accord il peut contenir deux corps », « maety edy ny salövaña fö, izy koa ifañarahaña homby ôlon-droy ».

(21) « Tant qu'une conversation sent encore bon, mieux vaut l’interrompre, une fois gachée personne ne voudrait plus la reprendre », « Koraña mböla tsara edy tapahaña, izy koa mavitro saro-drambesiñy ».

(22) « Marche d'un zébu aux sabots parfaits : traces laissées par ceux de devant naturellement suivies par ceux de derrière », « Dian' aomby marintanaña : ny alöha arahan' ny afara ».

(23) « Le tanrec (une sorte de porc-épic) hibernant dans un sol latéritique ne peut que prendre la couleur rouge du sol ». « Trandraka mileviñy an-tanimena : vôlon-tany arahiny »

(24) « Ce qui a provoqué la mort du Sieur Variky, c'est de vouloir à tout prix emprunter le plus court chemin », « Nahafaty Ravariky ; nañano lala-mahitsy ».

(25) « A être chauve, autant l'être jusqu'à la nuque », « Sakindra söla : amparahatoko ».

(26) « Au sourd à qui vous avez confié le rôle d'entonner un chant, il ne tient qu'à vous de lui donner le ton », « Lay mareñiñy nasaiñy nanôndotro ôsiky : areo foaña erany ».

(27) « Oeil qui a vu ne l'emporte pas avec lui », « Maso mahita tsy mitondra môdy ».

(28) « Pour avoir courtisé en vain une femme (la nuit), on ne peut que vider sa vessie et dormir », « Nanjengy viavy tsy nahazo : mamany, kay mandry ».

(29) « Celui qui est ému par la beauté des plumages d'une pintade, ne doit pas chasser pour autant la poule fidèle qui reste à la maison », « Taitry ny ankanga tsara söratra, ka nañary ny akhô taman-traño ».

(30) « L'homme blanc sans son pain finit par devenir malgache », « Vazaha lany môfo, Manjary gasy ».

(31) « Si un parent doit mourir, que le zébu soit sacrifié à sa place ; si je dois mourir, qu'un parent le soit à ma place » (« Raha ho foaty ny havaña, matesa raomdy ; raha ho foaty ny teña, matesa rahavaña » ).

(32) « Mieux vaut perdre quelque argent, plutôt que rompre le lien social », « Aleo very tsikalakalam-bola, toy izay very tsikalakalam -pihavanaña ».