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Télécharger en PDF (295.9 ko)Pour citer cet article :Philippe Vadrot, 2010. « La neige dans tous ses états : un métissage d’imaginaires de la glisse et de la forme ». ethnographiques.org, Numéro 10 - juin 2006 [en ligne].(http://ethnographiques.org/2006/Vadrot - consulté le 22.04.2018) Dernier numéro paru :Signalez cet article :
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La neige dans tous ses états : un métissage d’imaginaires de la glisse et de la formeRésuméLa migration saisonnière d'une population citadine vers les stations de sports d'hiver est une véritable ruée vers « l'or blanc » des montagnes. Ces « usagers » de la neige se retrouvent pour s'adonner aux loisirs, au dépaysement et aux festivités carnavalesques étincelantes. Ce texte explore les enjeux de la rencontre entre ceux qui « vont à la neige » et les montagnards sédentaires qui les accueillent en aménageant le milieu pour faire de la station de sports d'hiver un lieu féerique. L'enchantement ainsi recherché repose en partie sur un imaginaire de la neige en pleine métamorphose au moment même où la magie technologique permet de fabriquer de la neige artificielle lorsqu'elle vient à manquer. Par le recueil ethnographique et la catégorisation de la relation corporelle des différents acteurs à la neige omniprésente, se révèlent deux tendances qui structurent et dynamisent le fonctionnement d'une station : - un goût confortable pour des activités de glisse toujours craintives d'être démodées. - une contemplation sereine et apaisante du paysage montagnard enneigé échappant aux risques climatiques chaotiques. Le processus culturel qui les rend cohérentes entre elles préside aux décisions d'aménagement de la montagne d'hiver ainsi qu'aux sociabilités qui s'y élaborent. Il se construit discrètement dans un rapport corporel à la neige et se présente comme un imaginaire toujours en mouvement. AbstractThe seasonal migration of an urban population heading for winter sports is a real “white gold rush” towards the mountain resorts. These snow “users” gather to take some spare time, to experience escape to elsewhere and to enjoy the sparkles of bewildering festivities. This text explores the biddings of the meeting between those who go to the snow and the sedentary highlanders who greet them with up-to-date fittings, which transform the winter sports resort in a fairylike place. The so wanted delight is based partly on the make-believe of snow issue in total metamorphosis at the very moment when technological magic allows the use of “snow guns”, which can cover acres of land with powdery or granulated snow, when it comes to lack. Through ethnological anthology and the classification of physical relationship between the different actors dealing with the omnipresent snow, two tendencies are revealed : - a cosy taste for ski-ing activities ever fearing to be out of fashion - a soothing contemplation of the appeasing snowy highland landscape rid of chaotic climatic risks The cultural process, which makes the two coherent, leads to the options for the winter mountain fittings as well as to the social issues, thus in result. It makes its way in silence in a physical connection with snow and appears like an ever moving imaginary. Pour citer cet article :Philippe Vadrot. La neige dans tous ses états : un métissage d’imaginaires de la glisse et de la forme, ethnographiques.org, Numéro 10 - juin 2006 [en ligne]. http://www.ethnographiques.org/2006/Vadrot (consulté le 2/07/2010).
Sommaire
Introduction : neiges de rêve et rêves de neigeUn des aspects insolites de notre époque est de ne plus être autant soumis que dans le passé au seul bon vouloir du ciel, pour recouvrir de neige les montagnes du loisir hivernal. L’enneigement artificiel fabriqué par les canons à neige lève le doute sur la présence de la matière à glisser indispensable dans les stations de sports d’hiver, garantissant ainsi un séjour minimal aux vacanciers et des ressources économiques en conséquence pour ceux qui en vivent. Grâce à cette neige de culture, les années pauvres en cristaux sont derrière nous ; le spectre du réchauffement climatique est écarté temporairement, par contre il est bien présent pour légitimer généreusement l’équipement des pentes de ces étranges tuyaux d’orgue crachant bruyamment un nuage de poussière blanche... Arrivant sans le vouloir et par hasard à une interrogation fondamentale de ce type, je rejoins ainsi les mêmes remises en cause du post-modernisme. Il n’y a rien d’original dans cette voie de questionnement dont le processus débouche le plus souvent sur des questions de globalisation inscrites sur un fond eschatologique pour l’avenir de l’humanité ! L’ambition de cet article est de partir du vécu quotidien dans un cadre limité, de rassembler les paroles des uns et des autres sur des pratiques qui les réunissent et de rechercher le sens qui les font être ensemble. La diversité des personnes impliquées dans la" ruée vers l’or blanc" des sports d’hiver est colossale. Une telle migration saisonnière a été très étudiée, à commencer par les infrastructures et les équipements indispensables. A l’inverse, j’ai préféré partir du microcosme individuel, un mot, un objet, une pratique, pour saisir ce que nous partageons en commun quelque soit, l’âge, la condition sociale ou tout autre critère mesurable et statistiquement établi.
« La neige n’est plus un don du ciel. Elle tombe exactement aux endroits marqués par les stations d’hiver » (Baudrillard, 1987). Sous l’avalanche de la diversité des usagers de la neige doit bien se nicher une réponse à l’une des questions posées à l’ensemble de la communauté : la fascination ressentie pour la neige est-elle transformée par sa domestication ? Avons-nous à cette occasion, les moyens d’éclairer l’évolution de l’imaginaire des éléments naturels, dans le contexte d’une sensibilité plutôt compulsive à tous les problèmes de l’environnement ? Les décisions d’équipement des infrastructures de la montagne, toujours présentées dans une rationalité économique implacable se prennent-elles aussi dans la prise en compte de la neige pour ce qu’elle représente ? Gens d’en haut et...les autres"Ceux d’en haut" c’est ainsi, comme nous le rappelle Samivel (1997) que les montagnards parlent d’eux-mêmes. Cette distinction revient dans le discours sur les conditions de vie sédentaire en montagne. On "descend " dans la vallée, sans pour cela mépriser "ceux d’en bas", c’est à dire ceux dont je fais partie. Cet honneur de l’altitude très délicatement employé dans la conversation courante des gens de montagne est un parfum de leur langage, une sorte d’élégance de cette communauté qui garde ses signes d’appartenance face à l’arrivée des touristes d’été et d’hiver : des envahisseurs certes, mais attendus pour survivre chez soi. Situation humainement complexe car les sédentaires se distinguent entre eux. Les paysans de plus en plus rares vivant de la ferme et ceux qui travaillent comme saisonniers dans le tourisme, hôtellerie, remontées mécaniques, aménagements des pistes et des voies d’accès de "la station" tentent de conserver leurs communauté en dehors des périodes touristiques. La station n’est pas le village, encore moins le hameau. Lorsque les deux sont imbriqués, ce qui a été le cas dans la première vague de développement des sports d’hiver au cours des années soixante et moins par la suite, des lieux comme les cafés, les petits commerces à l’ancienne, sont fréquentés par les authentiques du village et ces lieux de paroles après la journée de travail se démarquent du flux des vacanciers. Après la même chute de neige les commentaires ne se ressemblent pas dans ces lieux distincts : les employés municipaux au déneigement commentent la provenance de cette neige qui ne vient pas du ciel, mais qui est venue « Par le col ou par l’Italie. », comme on dit en Tarentaise, par exemple. L’habileté à tenir la route en état repose sur la connaissance de « Comment qu’elle est soufflée depuis trois jours ! » et « Si le gel de cette nuit la reprend, on ne passera plus avec la fraise ». La neige n’est qu’une accumulation menaçante mais dont « On en arrivera à bout, comme y a deux ans, le dimanche des Rameaux ». Selon les horaires très tardifs ou très matinaux des conducteurs d’engins de damage, une neige comparable à la marée des pêcheurs joue son rôle de lien social inédit et toujours renouvelable d’une solidarité de ceux qui « Tiennent la montagne en mains ». Cette diversité visitée et non complète des usagers de la neige insiste sur son caractère impossible à la définir seulement comme une réalité physique perçue également par tous. Selon le moment ou l’activité, le rapport à la neige peut être très variable : une dynamique issue de cet élément nous conduit à être nous-mêmes très actifs. Est-ce là une explication à la fascination enfantine et qui perdure bien après ? Le recours à une sociologie de la neige était indispensable pour croire à l’importance d’une relation corporelle intense à la base de ce qu’on va rechercher en se rendant dans les stations hivernales certes, mais aussi afin de comprendre ce que font ensemble tous les acteurs [6] ? Dites-moi quelle neige vous recherchez...J’ai recueilli des paroles de neige auprès de personnes qui à mes yeux possédaient une expérience d’amateurs engagés dans leur pratique plus qu’un rapport d’usager, (comme on peut l’être pour un moment de la vie quotidienne, par exemple : être usager des transports publics...). L’idée était de rendre saillantes moins les pratiques que la relation corporelle à la neige. Le vécu en somme sur un fond intentionnel. Une neige-élémentComme l’eau, le feu, la terre et l’air, la neige est un complément des quatre éléments naturels comme les a décrits G. Bachelard (1987) : « Elle tombe d’un ciel bas à gros flocons, elle nous enveloppe dans un doux cocon [7] ». Dans ce statut cosmique et fondamental la couverture neigeuse, selon ce que disent les canadiens, transforme le paysage en changeant l’homme : « Dès que la neige arrive, le corps se transforme, après deux ou trois jours de transition on a plus froid, les premières neiges indiquent que quelque chose a changé [8] ». Le corps est régénéré par « La neige fraîche qui n’a pas encore été tracée, associée à une couleur bleue par les lumières de l’aube et du crépuscule [9] surcharge les arbres. » La neige nivelle le paysage en masquant le sol. L’engourdissement qu’elle provoque est en phase avec le ralentissement de tous les mouvements. Le silence ouaté qui accompagne sa chute ou les sifflements de la bise active les sens. Les analogies entre le corps et le paysage enneigé sont fréquentes. Reprenant les métaphores montagnardes la neige l’habille d’un « manteau », adoucit ses reliefs en les maquillant de couleurs vives, matérialise le vent et sculpte des formes évocatrices. On retrouve ainsi un vieil anthropocentrisme paysager qui inspire les dessinateurs de cartes postales. L’imaginaire est sollicité par les flocons tourbillonnants comme un essaim d’insectes menaçants. La neige soufflée étouffe et fait suffoquer, elle aveugle le marcheur qui peut perdre son chemin, elle brûle comme le feu par les gelures ressenties trop tard. La neige-élément est évoquée en premier par tous les informateurs comme ce qui leur donne une sérénité profonde souvent reliée à des souvenirs d’enfance. Il reste à interpréter d’où provient ce calme dit « naturel » si proche du surnaturel par la magie qui l’entoure ?
Une neige-matièreCette distinction apparaît lorsqu’un projet d’action prend le relais de sa simple contemplation. « Pour choisir le bon fart, je fais une boule de neige, le bruit et la consistance de la neige en la serrant dans ma main me renseignent sur ce qu’il faut prendre [10] ». L’alchimie de la recherche de la meilleure glisse suppose une longue expérience de la matière par les skieurs qui s’échangent (ou se cachent) des secrets quasi magiques au cours de pratiques rituelles la veille des courses [11]. Il n’y a pas seulement un rêve de performance dans le fartage, mieux glisser c’est prévoir l’état de la neige et de plus, sa probable transformation. La prévision fait appel à la mémoire, le cycle du temps est bouclé pour ces préparateurs-chamanes qui accompagnent en coulisse les dieux du stade blanc. Une neige-substanceLa neige artificielle, produit technologique jugé indispensable pour raisons économiques a soulevé d’importants débats [12] sur les conséquences liées à l’environnement montagnard par les « canons [13] ». Cet aménagement est utilisé dans cent quatre-vingt stations de ski en France. Constatant l’impact de cette nouvelle poudre blanche dans le discours des « amateurs » de neige, la notion de substance permet de renforcer le sens attribué aux propriétés de la matière et son aspect de produit chimique à des fins d’une « industrie de la neige ». Ce néologisme marque bien la difficulté soulevée dans les représentations d’une neige que l’on ne veut pas confondre avec la neige naturelle. Ainsi on parle de « neige de culture », voire de « neige mécanique ». Un sens ancien du mot substance venu du latin (Rey, 2000) contient le sens de « biens, de fortune, d’aliments de nourriture » ce qui n’est pas très lointain du fameux « or blanc » déjà évoqué. Pour un responsable d’une station équipée de deux cent trente canons, il faut « Jongler avec les réserves d’eau, la météo et les vents capricieux pour recouvrir les pistes d’une neige de culture devant s’amalgamer avec la neige naturelle ». Ce nouveau métier de maître d’enneigement suppose une compétence étonnante : dix qualités différentes de cristaux peuvent être fabriquées selon les conditions avec des canons grondants toute la nuit. De plus, les engins de damage exigent cet amalgame nocturne afin de livrer des pistes parfaites aux usagers du lendemain. Le bruit et l’éclairage des pistes créent une ambiance surréaliste de boulevard périphérique urbain incliné où la neige domestiquée obéit aux machines écrasantes...
Une neige-substratCette dernière catégorie apparaît comme une surface du loisir sportif lorsque la neige n’est pas évoquée comme un drame des transports routiers. Une fois de plus le caractère paradoxal de la neige est renforcé par le fait que l’on veut rouler et aussi glisser sur un substrat non intégré à notre culture. La neige reste un événement extérieur décrit comme redoutable à l’inverse des canadiens ou des scandinaves qui l’ont parfaitement intégré. Un symbolisme nivologique revisitéSi l’on considère avec Durand (1960) que nous fonctionnons dans une re-présentation de la neige et non dans une présentation de l’élément primaire, nous sommes conduits à envisager ces quatre catégories ordonnant les propos et les habitus comme la partie visible d’un imaginaire de la neige à l’œuvre dans notre histoire et dans notre culture. Une temporalité cosmique : L’empreinte du sacré : L’imagination travaille la neige et dépasse souvent le pouvoir de la parole. A l’inverse du sable, de la pierre et dans une certaine mesure du bois, la neige nous ressemble : elle est nomade et venue du cosmos. Fragile et éphémère, la religiosité lui accorde l’éternité, mais menacée par le soleil d’Icare, elle est trop humaine dans ses passions torrides et se condamne à changer d’état.
[2] Vent d’est glacial qui "glace le dos" et "lisse la neige" sur les hauts plateaux du Vercors. [3] Néologisme impossible à traduire pour regrouper comme une sorte d’émergence de l’état poudreux de la neige : sa couleur plus que blanche, sa profondeur infinie, sa froideur et surtout sa chaude complicité avec le rider dans la réalisation de l’émotion fun. [4] On peut sniffer les blogs déjantés sur la peuf.com... On apprend par exemple qu’aujourd’hui mercredi 14 décembre, jour de la saint-Odile : « si y a toujours pas de neige à la Saint-Odile, tu finis à l’asile. » [5] « Qui marche dans la neige ne peut cacher son passage » proverbe chinois. Si l’on veut échapper à cette fatalité un seul remède prescrit par un proverbe turc : « On nomme amoureux celui qui, en courant sur la neige, ne laisse point de traces de ses pas », ce qui ne dispense pas de réfléchir à ce que dit Paul Flemming (Epigrammata) « qui se fie aux femmes écrit dans la neige » ! [6] « La neige sera la grande transformatrice.(...) Le citadin détendu par les sports d’hiver troque la compoction de l’adulte contre les plus extravagants et puérils accoutrements. Notaires transformés en cow-boys, professeurs redevenus potaches, milliardaires mués en vagabonds. Comme toute transformation de la neige se manifeste par un renversement des habitudes et des valeurs les plus quotidiennes : elle est le petit fléau qui autorise la dame de l’entresol, distante et précieuse, d’échanger quelques mots avec le balayeur au nez couperosé et à l’haleine alcoolisée. » Gilbert Durand, (1960 : 626). [7] Une skieuse de haut-niveau. [8] Un champion de ski de fond et responsable d’un site nordique important [9] Pour ce skieur de haut niveau la trace est essentielle : celle laissée par le skieur derrière lui ou devant comme dans le cas des pistes damées marque l’élément et caractérise l’envie ou le rejet de la pratique. Dans la première évocation de la neige tous ces champions ne se sont pas situés comme des sportifs, mais plutôt comme des contemplatifs. Même remarque pour l’alpiniste hymalayiste. [10] Nous dit un champion de ski nordique. [11] Dans la communauté des skieurs nordiques chacun héritait dans le passé, des secrets du fartage selon une sociabilité bien marquée. Les vosgiens ne fartaient pas comme les auvergnats ou les savoyards...un produit régional bien gardé était sensé faire la différence ! la diffusion commerciale plus facile des farts sur tous le territoire a fait baisser le pittoresque de ces pratiques, mais rassurons-nous le caractère initiatique n’a pas disparu : la combinaison des farts entre eux entretient le mystère, d’autant plus après un voyage en Scandinavie ! [12] On peut se reporter à quelques unes des nombreuses réactions dans la presse et dans les associations dites « écologiques » : Canons à neige : eau secours ! Mountain wilderness, article du 10-12-2005. La neige pompe l’eau.,Bruno Vincens, L’Humanité, 20-03-2005. L’OFEFP souhaite une utilisation restreinte des canons à neige bulletin de l’Office fédéral de l’environnement des forêts et des paysages, Berne, 08-04-1999. Les canons à neige artificielle favorisent la pollution des sols. Planète bleue, portail alternatif de l’eau. Le Monde, 24-04-2004. [13] Pour Jacques Guillot, maire de Chamrousse et président de Ski-France « je préfère le terme d’enneigeurs à celui de canons à neige, ce ne sont pas des armes que nous installons, mais simplement des outils pour satisfaire notre clientèle. Celle-ci doit pouvoir rejoindre skis aux pieds la station, de Noël à avril. Nos techniques se sont affinées d’année en année. Il ne s’agit pas de faire skier les gens sur des rubans blancs perdus au milieu des pentes. Ces équipements font partie d’un plan cohérent d’aménagement et d’entretien des pistes » in Interdire les canons à neige Jean-Marie Biais, L’Express du 12/04/2004. [14] « de toutes les matières c’est la ouate que j’préfère... » ou « voyager dans du coton » comme le souhaite un alpiniste, l’analogie neige / coton est fréquente : du coton au cocon il n’y a qu’un pas dans la douceur ! [15] Souvenons-nous de l’arrivée des matières plastiques dans la vie quotidienne dans les années cinquante : la nouvelle substance a permis un clivage supplémentaires entre les anciens et des modernes, le discours des jeunes sur les canons opère la même différence en accentuant aussi la recherche de la peuf. La neige artificielle renvoie les usagers à une réflexion pas toujours sereine sur la complexité de l’aménagement montagnard. [16] L’anthropologue dans Espace du mythe, terre sacrée (Imaginaires du Grand Nord. Chemins d’étoiles. N° 10-février 2003, Paris.) fait le point sur l’inspiration par le sacré des raisons très anciennes d’aller dans ce monde minéral où l’eau, archétype de la vie est polymorphe et ambivalente, selon qu’elle est fleuve ou banquise, boisson ou eau à l’état de glace se refermant inexorablement sur l’embarcation . Les mythes eschatologiques se lisent dans le rôle des neiges d’Antan qui pourraient aussi être celles du futur ? Le statut du continent Antarctique en est-il le signe précurseur ? [17] les préfixation ou suffications sont variées comme le perce-neige, le chasse-neige, la moto-neige, la racine latine nivere renaît dans la langage scientifique : la nivométrie, la nivosité, le nivo-glaciaire et le nivo-pluvial complètent la racine indo-européénne nigwh ou snwigwh qui donnera en anglais snow et en franglais snowboard... [18] « Il faut réapprendre à marcher pour guérir les pensées tordues. C’est pourquoi certains s’aventurent dans un univers de glace vide où l’esprit ne peut s’accrocher à rien et où la conscience est obligée de s’ouvrir à autre chose qu’elle même.. Marcher juste, pour pouvoir un jour parler juste et , pourquoi pas penser juste. » Arnaud Tortel, Apprentissage polaire. Imaginaires du Grand Nord. Chemins d’étoiles, n° 10-février 2003, Paris.
BACHELARD Gaston, L’eau et les rêves, Corti, Paris, 1942, 21ème éd. 1987, L’air et les songes, Corti, Paris, 1943, réédition. La terre et les rêveries de la volonté, Corti, Paris 1948. La psychanalyse du feu, Gallimard, Paris, 1949. BAUDRILLARD Jean, 1987, Cool memories 1980-1985, Galilée, Paris. DESCOLA Philippe, 2005, Séminaire de l’E.H.E.S.S. 2005. DURAND Gilbert,1953, Psychanalyse de la neige, Mercure de France, 1-VIII-p. 627. DURAND Gilbert, 1960, L’imagination symbolique, P.U.F. Paris. FERMINE Maxence, 1999, Neige, Arléa, Evreux. LIEVRE Pascal, 2003, La logistique des expéditions polaires à ski, ouvrage collectif sous la direction de, GNGL productions, Paris, LORET Alain, 1995, "Dans l’eau, l’air, la neige...la révolution des sports des années fun", Autrement n°155-156, avril 1995. MALAURIE Jean, 2003, “Espace du mythe, terre sacrée“, Imaginaires du Grand Nord. Chemins d’étoiles. N° 10-février 2003, Paris. RAUCH André, 1984, “Les pratiques corporelles chez l’ usager de la nature“, in Actes du colloque de St Aigulf, mars 1984, publication dans le bulletin STAPS, octobre 1984. REY Alain, 2000, Dictionnaire historique de la langue française, Le Robert, Paris. SAMIVEL, 1997, L’amateur d’abîmes, Hoëbeke, Paris. TORTEL Arnaud, 2003, “Apprentissage polaire“. Imaginaires du Grand Nord. Chemins d’étoiles, n° 10-février 2003, Paris.
La neige dans tous ses états : un métissage d’imaginaires de la glisse et de la forme, Numéro 10 - juin 2006. |
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